Lucens

Histoire et patrimoine

La commune de Lucens du district de la Broye-Vully regroupe depuis 2011 Brenles, Chesalles-sur-Moudon, Cremin, Forel-sur-Lucens, Oulens-sur-Lucens et Sarzens. Leurs histoires se rattachent toutes autour de l’évêché de Lausanne qui a eu la mainmise dans la région jusqu’en 1536.

 

Lucens

Le village et sa commune sont étroitement rattachés à l’Evêché de Lausanne dès le 12e siècle qui y construit sa résidence secondaire – le Château sur l’éperon rocheux. Le château leur permet entre autres d’assurer la défense de leur territoire face aux Savoie.

Sous la domination bernoise, Lucens intègre le baillage et devient dès 1542 le lieu de vie du bailli bernois ; ce dernier reprend le château des mains des évêques en l’adaptant aux tendances de l’époque. L’édifice sert alors de résidence somptueuse, d’arsenal et de place forte à la frontière avec le canton de Fribourg.

Après la révolution vaudoise, le château est vendu par la commune à des propriétaires privés. L’édifice passe alors entre les mains de différents particuliers, lui offrant de nouvelles fonctions. Parmi ces plus célèbres propriétaires apparait M. Adrian Conan Doyle, fils de l’écrivain, qui achète l’édifice en 1965 et en convertit une partie en musée à l’honneur du détective Sherlock Holmes. À la mort de Conan Doyle, le musée reste un temps au château, avant d’être réaménagé dans une ancienne demeure communale.

À la fin du 19e siècle, l’industrie prend une place importante dans la commune, avec la fondation de la fabrique de pierres fines, essentielles dans le domaine de l’horlogerie. Cette implantation entraine un essor économique important pour Lucens. Une usine de fibres de verre – Isover - sera par la suite créée, perdurant encore aujourd’hui.

En 1968, une centrale nucléaire est installée entre Moudon et Lucens, mais ferme une année après sa création. L’édifice est converti par la suite, pour accueillir aujourd’hui les dépôts de collection des musées cantonaux vaudois.
 

Brenles

Fortement lié au château de Lucens et propriété de l’évêché, le village de Brenles dépend au Moyen-Âge de l’autorité des Frossard, des Loys et des Clavels dont l’impact se ressent encore aujourd’hui à travers les armoiries héraldiques composées d’une clé.
Avec la conquête bernoise, Brenles intègre le baillage de Moudon. La commune, tout comme le village, présente jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle une économie locale agricole, avant l’arrivée d’entreprises et institutions locales, dont la fondation École Romande pour chiens-guides d’aveugles (depuis 1994).
Le village comprend plusieurs bâtiments d’importance, tels que la chapelle de 1740 – avec son clocher du 19e siècle – ou encore l’ancien domaine des Estavayers, aussi connu sous le nom de Montagne de Brenles.
 

Chesalles-sur-Moudon

Au Moyen-Âge, Chesalles-sur-Moudon s’apparente à la châtellenie de l’évêque de Lausanne, installé à Lucens, qui assure l’administration du village. Entre 1536 et 1798, le baillage de Moudon l’intégre, tout en lui permettant de relever encore de la châtellenie de Lucens.
 

Cremin

Dès le Moyen-Âge, Cremin, du nom du marais autrefois florissant, se développe en village-rue dépendant de la châtellenie de Lucens, qui maintient son autorité entre 1536 et 1798 avec le baillage de Moudon.
De nombreux édifices de son patrimoine bâti s’érigent au 19e siècle, avec une école en 1842, un four à pain, le moulin activant le battoir et l’huilerie.
 

Forel-sur-Lucens

Au 13e siècle, la commune de Forel-sur-Lucens se compose du village, formé de deux hameaux : Forel-Dessus et Forel-Dessous. Elle se présente alors comme une enclave appartenant à la châtellenie savoyarde, sous l’autorité du chevalier Girard de Dizy. Par la suite, elle passe aux mains de la famille d’Estavayer qui réunit tous les droits sur Forel et obtient l’autorisation du gouvernement bernois d’établir le siège de sa seigneurie au château de Billens à Moudon.
L’administration de la commune s’établit autour d’un gouverneur et d’une assemblée de communiers entre 1536 et 1798.
La destruction de la chapelle en 1888 a permis la construction d’une école. Un nouvel établissement religieux est construit en 1951.
 

Oulens-sur-Lucens

Comportant le village d’Oulens-sur-Lucens et le hameau de la Crause, la commune relève au Moyen-Âge du territoire épiscopal de Lucens.
Tout comme Cremin et Chesalles-sur-Moudon, la commune d’Oulens-sur-Lucens rejoint dès 1536 le baillage de Moudon sous l’autorité de la châtellenie de Lucens. Son économie repose sur l’agriculture, avec la culture du tabac au 18e siècle s’accompagnant d’une dîme jusqu’en 1798. Le 20e siècle débute avec la modernisation du village d’Oulens-sur-Lucens, à travers l’installation de l’électricité dans les habitations et pour l’éclairage public.
 

Sarzens

Nommée « Sarsens » au Moyen-Âge, la commune comprend alors un village-rue installé en hauteur sur la rive droite de la rivière la Broye. Elle est rattachée au domaine de Curtilles, et ainsi à l’évêché de Lausanne.
Au 15e siècle, l’impôt est prélevé par la chapelle de Saint-André et Saint-Théodule du château de Bossonnens, avant d’être revendu en 1460 aux Cerjat, puis en 1465 à Boniface de Villarzel.
Au 19e siècle, le village de Sarzens sort de la paroisse de Curtilles pour fonder avec Brenles et Chesalles-sur-Moudon une nouvelle paroisse. Le village a connu une période difficile, avec l’important incendie de 1846, détruisant le milieu du village, l’école et les archives communales.
L’agriculture et l’élevage prédomine l’économie de la commune, avec entre autres la Société de fromagerie, active de 1888 à 1984.
 

Un patrimoine bâti et industriel à découvrir